Primavera Soundz & Too much ads 2/4

Un festival s'organise alors très souvent dans l'avion, pour déterminer sur les timetables quel groupe vaut plus le coup que d'autres. Et pour nous, de déceptions en déceptions, beaucoup se chevauchaient, certains que j'avais déjà vus et que je ne voulais pas revoir (à l'inverse de Gabrielle qui m'accompagnait) ou certains que je ne voulais pas du tout voir et que Gabrielle voulait voir...

Mais tout a commencé avec Emeralds. groupe faisant de l'electro très cool, plutôt molle et bon marché mais très satisfaisante sur disque. Jouant à la scène Pitchfork, le soleil encore brillant était là et accompagnait la curiosité de nos oreilles. Première déception,c'était fortement à chier. Rien de bien notable ce qui fait qu'au bout de 4 chansons, on a préféré se casser à l'auberge de jeunesse pour se couvrir (oui, car il faisait déjà assez frais en fait).

Le temps de faire un aller/retour et remplir ses poches d'alcools (zero contrôle au passage) histoire d'économiser nos maigres ressources financières... Car nous ne faisons pas les festivals avec 300 € d'argent à dépenser en alcool et merch pourris, c'est le minimum possible, maximum galère peut-être, mais notre niveau de revenu ne nous permet que de regarder les concerts sans se pinter grand luxe. Peut-être à l'inverse des milliers d'autres personnes qui sont là.

Le retour se refait et puis il est juste temps d'aller voir un morceau de PIL. Mais si, P.I.L Public Image Limited, le truc emmené par Rotten qui fait de la mauvaise musique. Et bien nous n'avons pas été déçus. Juste le temps d'entendre un massacre de leur Love Song rejouée version indie rock indigeste que Blank Dogs nous aura fait plus bander. Direction donc le Ray Ban Unplugged ou nous avons rigolé avec un anglais, en attendant le début du quatuor dans une scène minuscule.

Et là, je vais, comme à mon habitude, râler un bon coup! Les pauvres mecs, endorsés jusqu'à la moêlle, contraints de jouer le jeu de Ray-Ban.
"Ecoutez les mecs, on est vraiment une putain de grosse firme avec des moyens financiers qui feront bander n'importe quel gars sortant d'école de commerce, on emploie des pauvres connasses un peu bonnes vachement gratuitement pour vous mettre des lunettes sur les yeux. Vous jouez 30 minutes en portant nos lunettes, oui vous aurez l'air de bouffons jusqu'au bout, un peu comme Devo car vous aurez le même déguisement, mais comme la Ray-Ban est le seul accoutrement politiquement correct dans le monde du rock-n-roll, z'aurez pas le choix, ça va vous faire de la pub, en 27ème page du télé 7 jours catalan, franchement, vous devriez nous sucer la bite. Ah, au passage, vous serez filmés comme dans un zoo, et vous n'aurez rien à dire, non on a créé une scène ambiance pub de campagne, petit et intimiste quoi, oui ou seulement 40 personnes pourront vous voir..., ouais, sérieux, vous pourriez au moins nous faire un bon deep throat!"
Donc les pauvres Blank Dogs, qui sortaient à peine d'un show se retrouvent à jouer dans l'équivalent d'un salon d'un 2 pièces parisien à faire leurs balances tous seuls avec les lunettes... sur une scène de 4 mètres carrés.
Des sales connards de journaleux se partagent ridiculement le seul mètre de scène où on n'est pas assis pour photographier/filmer les lunettes. Sans rire, imaginez une scène de 40 personnes envahie par 10 photographes hystériques... Par A+B, tu ne vois plus rien du tout!

Les firmes n'en n'ont rien à branler des gens, Primavera 2, fans de musique, 0...

Heureusement, les mecs de Blank Dogs ont eu la bonne idée de massacrer leur concert en s'amusant à faire n'importe quoi puis rire de leur situation, on les aime, j'aurais personnellement porté un t-shirt Alain Afflelou pour l'occasion...

Cette triste histoire nous mettra d'accord avec Gabrielle de ne plus foutre les pieds chez Ray-Ban Unplugged. Fuck Off les connards de photographes, la pub déguisée et le système démerdes-toi parce qu'on te fait jouer...

Direction donc la San Miguel Stage où se joue Grinderman, projet de Nick Cave que je trouve foutrement bien plus couillu, le public en masse est à donf'. Puis Nick apparaît. Je ne suis pas un fan, mais je dois constater que ce connard a un potentiel attractif, un charisme hors-norme. Gabrielle toute tremblante est aux anges et sur scène c'est la foire. Passablement bourrés, c'est hyper classe et énergique, sans prise de tête. Nick Cave aura réussi la transformation pokemon du moyens crooner gothique romantique au rockeur sauvage et en feu. Sûrement que le mec a du talent, ouais et heureusement car c'était sacrément bon !

Pause pipi oblige, on a filé au travers des millions de gens -pisser un coup donc-, mais aussi pour voir en live le 1er EP de Suicide qui était rejoué ce soir là. J'adore Suicide, et je trouve que leurs musique est ahurissante pour l'époque. Quoiqu'un peu en deça de Silver Apples, je leur concède toujours une grande crédibilité. Alors à l'annonce du concert, j'étais fortement ému de me dire que je pourrais peut-être les voir. Surtout très flippé à l'idée de ce à quoi ça pourrait ressembler en 2011.
Et bien le duo s'éclate pendant les balances à nous jouer la mélodie de Ghost Rider. puis c'est la longue attente. Les punks ventripotents sur le retour, chauffés à blanc sont là, les jeunes sexys aux coupes de cheveux bien darks aussi. Le monde est assez impatient de voir le groupe de losers!
Et bien sur scène, c'est un peu laid. Accoutrés d'un vieux déguisement, Martin Rev, fait pitié, Alan Vega, grand pote de Christophe a l'air faussement bourré, visiblement à moitié content d'être là. Puis l'ambiance se détend sur Johnny pour finir dans de grands moments à mi-chemin entre la joie de les avoir vu et la consternation d'un très mauvais live (car il faut dire ce qui est, Suicide sans un son de malade, c'est quand même pas terrible aujourd'hui...).

Fin de Suicide un peu décatie. On file au Llevant pour Interpol. Je remercie Gabrielle de m'avoir laissé voir le duo en entier au détriment d'Interpol, que j'avais déjà vu à Marseille il y a quelques mois et qui ne m'avait pas laissé de souvenir imperrissable.

On arrive sur la fin, toujours ok et impeccable, meilleur qu'à Marseille, c'est parfait pour terminer en se reposant quelques peu!
L'heure avance et le concert se finit. Gabrielle me tanne pour aller mater Salem. personnellement, je savais à quoi m'attendre : un live désastreux.

Mais peu importe, on arrive face à un public de Witch Houseux complètement à donf, les capuches/écharpes pointillent le public visiblement très enthousiaste. Puis quand le groupe arrive après une tonne de fumée et que les premiers beats sortent, les clowns de Salem prennent un malin plaisir à faire dégager absolument tous les gens qui viennent par hype en massacrant leurs chansons. Un vieux rap complètement flemmard est posé sur deux titres par un improbable humanoïde en caleçon jaune et casquette goofy. Finissant de vider l'auditoire, le groupe se reconcentre alors sur leur maëlstrom de beats syncopés, de nappes ultrakitsh et sur leur absence de sympathie envers le public. Absence totale d'énergie, volonté objective de faire du mou, je kiffe car c'est très drôle de voir les encapuchonnés tenter de danser sur un rythme qui n'existe pas.

Assis depuis bientôt 30 minutes, on commence à fatiguer, moment où on décide d'aller voir The Flaming Lips sur la scène San Miguel.

Eh bien mon vieux. à vrai dire, je n'aurais pas cru qu'un groupe aussi moyen puisse réunir autant de gens. La scène blindée à l'extrème est très bruyante et nous, on s'emmerde. On attend de loin en éclusant vaguement nos Jäggermeister et notre vodka entrée en fraude en cocktail minute maid. L'arrivée de Factory Floor à la scène ATP (où se trouvait Salem) nous fait remuer.

Quand le trio arrive avec ses boucles d'épileptique et qu'il entame son long EP, je suis aux anges. Très à fond! Les mélanges d'alcools et de Red bull aidant probablement à être dans le mood, Gabrielle a plus de mal. Elle se fait carrément chier pour être honnête. La fatigue se fait sentir (il est 4 heures passées) et Suuns joue en même temps sur la Ray-Ban Stage.

Alors go, les Canadiens sont peut-être un des groupe que j'ai préféré en 2010 sur album, je suis très anxieux pour leur venue sur scène. Du fait de l'horaire avancé, de la fatigue (ils jouent un peu partout en Europe) et de notre état de décrépitude.

Mais on arrive pile poil pendant Arena, hit electro lunaire, tuerie psyché rock. Le chanteur est hyper à fond, joue avec ses tripes, le groupe est génial, de bout en bout, aucun moment ne me lasse (même des titres plus mous comme PIE IX). Gabrielle visiblement hyper claquée part s'asseoir et attends la fin du show, que je m'éclate puis que nous rentrions gentiment à l'auberge de jeunesse, réveiller une chambre de nazes.
Le premier jour de festival nous rend heureux, mais pas trop non plus...

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