Arabes, juifs, nazis et saucisson

Il y a quelque temps, je me suis retrouvé dans une situation très énervante sur le coup ; amusante deux heures après, paradoxale rétrospectivement.

Le pitch me permet d'avouer que lors d'interactions sociales, je ne suis pas aussi bouffon et sûr de moi que l'image que je me plaît à renvoyer.

Bref, par A+B, je me suis retrouvé avec 15 personnes chez moi dont un Chilien, Victor -appelons le Victor pour les besoins de la production-. Bref, Victor s'est senti obligé de lancer un débat houleux et surréaliste sur les immigrés. J'ai naïvement pensé qu'il allait nous faire part de ses péripéties à s'insérer dans dans la campagne Française, vu qu'il n'a pas vraiment l'air du coin, mais non, l'univers dans lequel il travaille étant assez fédérateur et bon vivant, cela lui permet d'être à l'aise, dans son élément, bien trop à l'aise visiblement. Cela m'a fait une fois de remarquer une fois de plus la furieuse propension des gens à rester bloqués sur leurs idées, c'est un fait connu de tous, mais quand on le voit in situ, ça devient vraiment flippant. D'une indécrottable idéologie préformatée, ces discussions souvent houleuses, sont à coup sûr très casses-couilles.

Dans ces moments-là je ne parle pas ou très peu, étant relativement en désaccord avec ceux lançant le débat, qu'ils soient de gauche ou de droite. Le malaise social présent dans la vie de chacun prend le dessus et les préjugés font surface à vitesse supersonique.

J'ai remarqué que ce malaise souvent fondé sur une mauvaise expérience, suffit amplement à créer toute une pensée marécageuse composée à la fois de trouille, de bêtise et d'étroitesse d'esprit. J'ai, en revanche la délicatesse (ou couardise, appelez ça comme vous le souhaitez) de ne pas souligner les remarques puantes et gênantes.

Jusqu'à ce soir-là.


La discussion a commencé sur les arabes islamistes intégristes, of course, qui ont fait de terribles misères à Victor. Pensez-vous bien : il travaillait dans sa boutique avec une fille locale qui était mariée avec un arabe islamiste intégriste. Oui, mariée. Pas convertie, non, non ; vous rigolez ! Ce mec là était malin en plus, il n'avait pas l'air de ceux qu'on voit à la télé, ceux portant djellaba, grosse barbe, claquettes/chaussettes, non, et il ne l'avait pas forcée à la conversion non plus...

La fille a fini par inviter Totor à déjeuner chez elle avec son mari. Ayant dû s'absenter pour une raison X ou Y (urgence au boulot), elle l'a laissé seul avec son mari qui s'est mis à prier, comme ça, chez lui, de manière ostentatoire, devant un invité, et attention s'il vous plaît, combo tapis/boussole, hein!

Et là; paf, ça a fait plaisir à Victor qui s'est retrouvé affreusement choqué que ce mec là n'ait aucune retenue. Oui, c'est dégueulasse quand même de lui faire subir ça, à ce pauvre Victor. Non parce que la culture arabe, c'est cool pour les makrout et les cornes de gazelles, surtout les kebabs que va te préparer l'arabe islamiste du coin à 4h du matin, mais pas pour tout le reste, non merci!

Après ces considérations hautement culturelles, et de plus en plus virulentes, le débat s'est posé sur la terrible question gênante et sociologiquement inacceptable de l'homosexualité d'un des candidats de "Qui veut épouser mon fils". La condition et l'image foutrement valorisante des candidates du harem des branleurs de cette émission n'a pas été soulevée une seule fois, non, c'était vraiment la qualité d'homosexuel qui gênait Victor. Au bout d'un moment, prenant un à un les membres de l'auditoire à partie, Victor a commencé à parler tout seul de ce qu'il pensait être une tare génétique. Okay, je peux comprendre que ce genre de choses puisse déranger, mais il est incontestable que les homos s'affirment au XXIè siècle, connard, c'est un fait social, et il serait peut-être temps d'essayer de l'intégrer.

J'ai fini par gentiment dire à notre cher convive qu'en tant qu'étranger, ses observations sur la race, l'idéologie et/ou l'orientation sexuelle étaient-être un peu déplacées. Non pas qu'un étranger ne puisse pas avoir d'opinion là-dessus, juste qu'aboyer sa haine en permanence dans un contexte absurde tel que celui-ci ne favorisait pas forcément la bonne entente. et que s'il était mécontent, il pouvait vraiment se casser.

On a déjà assez de racistes arriérés par chez nous, inutile d'en rajouter, merci.

Ce constat courant m'amène à conclure pour la petite histoire que notre cher Victor, âgé d'environ 22 ans est typiquement le genre de mec faisant perdre foi en l'Humanité et qu'il permet de prendre conscience que faire changer les mentalités est vraiment un des exercice les plus durs de la démocratie.

Ce même soir, il s'est avéré par un autre hasard qu'une gentille invitée nous avait apporté un cigare. Ce genre de barreaux de chaise qui foutent mal au crâne et que je suis fortement incapable d'apprécier tellement je n'ai aucune idée de comment ça se fume. Ma colloque ultra-rouge décidée à imiter son Fidèle Castro (pardon, je sais, c'est pauvre) m'a proposé de le goûter en finissant une bouteille de blanc miam miam afin faire le débrief nécessaire de la prise de bec une fois les invités partis ; et c'est comme ça qu'au final, je me suis retrouvé à fumer le cigare cubain en buvant un bon vin tout en discutant de la Révolution.

Ce qui me fait dire en dernier lieu, que celle-ci est vraiment bien loin d'arriver...

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